Le monument

Le château a gardé, dans son ensemble, la silhouette qu’il présentait au début du XVIIe siècle, même si certains éléments ont, aujourd’hui, disparu ou ont été modifiés. Un ancien dénombrement le décrit "Compète et appartient auxd. Sieur et Dame les chasteau et maison forte d’Oricourt selon qu’il est construit, garnis de deux hautes tours, murailles, une tour servant de salle, bres, pont-levis, pont gisant et caves et autres édifices circuit et environné de fossés ensemble de ses adjacences y jointes... Proche le chasteau et en circuit d’iceluy est un colombier".

reconstitution du château dans son état supposé au XVIIe siècle.

L’implantation de cet édifice, sur une légère pente, au bord d’un plateau calcaire, n’est pas due au hasard. Au nord, la défense est assurée par le relief naturel. Le château surplombe un profond vallon, face aux buttes de Montjustin et du Mont Gedry. Du haut des tours, vers le septentrion, la vue porte au‑delà de la plaine de Lure jusqu’aux formes arrondies des ballons vosgiens. Elle est limitée, au midi, par les premiers contreforts du Jura.

Au sud, un profond fossé entaille le plateau, atteignant par endroits dix mètres de profondeur et près de vingt mètres de largeur. Le creusement de celui-ci a fourni la pierre nécessaire aux premières constructions, gros appareil de couleur ocre jaune est encore visible à la base des murs ; ce fossé constituait un obstacle difficilement franchissable, et c’est en longeant celui-ci que l’on apprécie le mieux la masse imposante des fortifications.

Certaines portions des murailles présentent, à l’extérieur, une base élargie en forme de talus ou de fruit. À l’entrée, le fossé a été comblé pour faciliter le passage. L’ensemble fortifié est constitué de deux enceintes accolées : la basse cour et la haute cour.