La haute cour

La seconde enceinte entoure le château proprement dit, appelé aussi haute cour, où résident habituellement les maîtres du lieu.

Cette partie du château offre au visiteur un panorama de plus de huit siècles d’architecture seigneuriale. Devant lui, quasiment intactes, les courtines délimitent un espace polygonal de 60 mètres de long dans sa plus grande dimension. Défendu par deux hautes tours carrées, construites au XIIe siècle, à cheval sur la muraille, cet ensemble constitue une référence incontournable de la construction militaire médiévale en Franche-Comté. Des logis, remaniés aux XVe et XVIIIe siècles atténuent l’austérité de la place.

L’enceinte, ouvrage de maçonnerie le plus ancien de la défense, a été édifiée d’un jet autour de cette cour. Ce mur, en gros appareil de couleur ocre jaune, ne dépasse pas six à sept mètres de haut. Le matériau provient du calcaire extrait du fossé, lors de son creusement. Au sommet de cette muraille, un bandeau de dalles, encore apparent, constitue le sol du premier chemin de ronde, protégé de l’extérieur par des créneaux et des merlons.

L’espace enfin clos, l’édification du donjon devient possible et des habitations sont adossées contre l’enceinte. Les deux hautes tours carrées viennent renforcer cet ensemble aux endroits les plus judicieux de la défense. Pour ce faire, le mur est démoli à l’emplacement où chaque tour sera érigée. Le nouveau matériau utilisé, une pierre plus claire et plus petite, provient d’une autre carrière. La tour du fond est, semble-t-il, terminée avec la pierre récupérée de l’ouverture pratiquée dans la muraille. Aujourd’hui, des traces de cette fortification subsistent dans le fond des tours.

Les murs de ces tours, donnant sur l’extérieur du château, ont subi d’importants dommages. La tour principale a pu être sauvée par un ceinturage en 1992. De gros boulets de pierre, retrouvés dans cette dernière, laissent supposer des attaques, ayant ébranlé ces épaisses murailles.

Des hourds complètent les courtines et forment un second niveau de chemin de ronde, donnant accès aux portes des tours. Celui-ci outrepasse le premier niveau et contrôle plus efficacement le pied des murs. Ces constructions de bois sont vite remplacées par une surélévation en maçonnerie. Le nouveau chemin de ronde est dès lors protégé par un parapet, percé de meurtrières. Les créneaux primitifs, murés lors de ces aménagements, sont encore visibles par endroits.

Après la construction du donjon, des bâtiments plus modestes vont s’appuyer contre les courtines. Au sud, en haut de la cour, ces structures ont disparu. Il en reste trois fenêtres étroites, en partie murées. En bas, jouxtant le donjon, les habitations, mieux exposées, ont été conservées et remaniées. Des baies, de tailles et d’époques diverses, donnent cependant une allure très homogène à ces façades.