Famille d’Oiselay

Antoine d’Oiselay

Antoine d’Oiselay, cousin de François Rolin, prend le titre de "Seigneur d’Oricourt" en 1494. Antoine occupe, pendant quelques années, des charges importantes dont celle, très recherchée, de Pardessus de la Grande Saunerie de Salins. À son décès, les terres de La Villeneuve et d’Oricourt vont à sa fille Catherine.

Catherine d’Oiselay

Avec son premier mari, Henri de Neufchâtel, seigneur de Chemilly et d’Amoncourt, celle-ci réside souvent au château, dans le logis des Rolin. Veuve en 1517, elle se remarie à un seigneur alsacien, Wolf Dietrich de Ferrette qui adhère aux idées religieuses nouvelles. Il meurt en Allemagne, au côté des protestants pourchassés par Charles Quint, le 24 avril 1547 à la bataille de Mühlberg-an-der-Elbe. C’est elle qui agrandit le domaine en achetant une portion de seigneurie à Arpenans. Quelques années plus tard, Catherine d’Oiselay donne "le chastel et maison forte dudit Oricourt", ainsi que ses dépendances à Claude, baron d’Oiselay. Son fils cadet, François, hérite d’Oricourt où il vient quelquefois habiter, mais il précise dans son testament, que s’il y meurt, son corps doit être enterré dans l’église d’Oiselay.

Que représente, à cette époque, la seigneurie ?

Elle comprend la totalité d’Oricourt, d’Oppenans et grande partie d’Arpenans (avec deux portions, l’Ancienne et celle achetée par Catherine d’Oiselay, appelée l’Acquise), ainsi que divers droits à Borey, Autrey, Cerre, Villafans, Vy-lès-Lure et Longevelle. En 1593, le village d’Oricourt compte 24 ménages et 119 habitants. Les barons d’Oiselay gardent Oricourt pendant plus d’un siècle, jusqu’à leur extinction. La seigneurie n’est, pour eux, qu’une terre de rapport qu’ils n’habitent plus. En 1623, Ermenfroy-François, baron d’Oiselay et son épouse Anne d’Orsans, vendent une partie notable de la terre d’Oricourt aux frères Gaspard et Claude de Gilley et leur cèdent les portions de seigneuries de Vy-lès-Lure, Les Aynans, Longevelle-sur-l’Ognon et Villafans pour la somme de 25 300 francs.

La guerre de Dix Ans

Lors de la guerre de Dix Ans (1634-1644), le vieux baron d’Oiselay, qui a eu le malheur de perdre son jeune fils, montre que, malgré son âge, sa détermination reste intacte. Avec ses gens, il se retranche dans son château d’Oiselay et tient tête aux reîtres qui dévastent le pays. Il a aussi obtenu la permission de lever des troupes dans la région d’Oricourt et dès 1634, une garnison d’une quarantaine d’hommes défend le château. Les habitants des villages environnants viennent s’y réfugier.

Cette guerre, épisode comtois de la guerre de Trente Ans, permet au roi de France en lutte contre l’Espagne de tenter une conquête de la Franche-Comté, avec l’aide de troupes alliées suédoises. Bernard de Saxe-Weimar, à la tête d’une armée de 12 000 hommes, remonte les vallées du Doubs et de l’Ognon et se présente devant Oricourt vers le 15 juillet 1637. Le château ne subit, semble-t-il, aucun dommage, peut-être épargné par la levée d’une rançon. La Franche-Comté, on le sait, est dévastée et beaucoup de terres retournent en friches. Dès 1638 et jusqu’en 1644, une partie des soldats se livrent à toute sorte d’excès et de pillages dans les environs. Les prises sont ramenées au château pour le partage. En cas de résistance, les victimes sont enfermées ou descendues dans la citerne.

Les méfaits de la garnison finissent par émouvoir la baronne d’Oiselay et le commandant de la place est emprisonné à Vesoul. Mais le baron intervient dans l’instance et s’en porte garant "en raison des services rendus par le suppliant à la défense dudit château, tant contre le Maréchal de la Force, le duc de Weimar de Saxe, le comte de la Suze et des garnisons voisines de Lure, Montbéliard, Bel Fort, Tanne et autres, tenant par ce moyen à couvert une bonne partie du Baillage d’Amont sans néanmoins que le susdit ayt jamais reçu deniers du Roy ou contribution de ses subjets en ce pays". Cette guerre et son cortège de famines et d’épidémies décimeront plus des trois quarts de la population comtoise.

Vente du château

En 1657, à la requête des nombreux créanciers de la famille d’Oiselay, la seigneurie d’Oricourt est mise en vente et adjugée, sur décret du Parlement de Dole, à Claude François de Cordemoy, seigneur de Francalmont.